Exercice philosophique de la marche en montagne avec Didier Karl
Rue Rossini 64000 PAU
Après avoir distingué différents types de marche, il s’agira d’emprunter des « chemins de féconde déroute » pour interroger ce que cette pratique philo-esthétique a de singulier, en quoi elle mène l’esprit vers l’originaire d’une sauvagerie qui est l’autre nom du refoulé humain. Marcher vers les sommets est un étrange parcours initiatique qui délivre l’homme de la pesanteur de ses habitudes, de la fatigue de son regard, propulsant la pensée à l’air libre, là où comme le remarque Nietzsche, «même les chemins se font plus méditatifs ». Peut-être découvrirons-nous que toute marche authentique marche peu ou prou à reculons. Se délestant de son passé, l’esthète-montagnard s’affranchit par la pente de sa propre gravité. Et parvenu, léger sur les cimes, au bord d’une radicale solitude, lorsque mille perspectives surgissent et que la plaine semble noyée dans un tissu de brumes, c’est l’idée même de ce qu’on appelle imprudemment… la réalité qui s’en trouve renversée par l’altitude. Cet exercice de la marche est l’autre nom d’une «philosophie de l’esprit libre ». DK