Le Gouvernement signe l’arrêt de mort de l’ours en Béarn

Publié par Pierre MACIA le

Cette voie, compromis entre les demandeurs d’un véritable plan de restauration et ceux de la disparition de l’ours, n’avait de sens qu’à condition d’avancer, lentement certes, mais de façon déterminée.

Mercredi dernier, le Gouvernement a marqué une rupture avec la politique menée de manière continue par l’État depuis plus de 15 ans. Le refus de lâcher ce printemps une ourse en Béarn signe l’arrêt de mort de cette espèce dans cette région où il est présent depuis des millénaires. C’est également un véritable reniement de la parole de l’Etat, alors même que Madame Nathalie Kosciusko-Morizet lançait en grandes pompes le 19 mai dernier la nouvelle Stratégie Nationale de la Biodiversité…

Quelle crédibilité l’État a-t-il face aux acteurs à qui il demande de s’engager sur le chemin de la préservation de la biodiversité ?

Et c’est enfin un mauvais coup porté aux Pyrénées et aux Pyrénéens. En méconnaissant les obligations européennes de la France, le Gouvernement s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’au gel des financements communautaires pour les Pyrénées, comme le rappelait Chantal Jouanno en juillet 2010.

Une fois de plus, la France se ridiculise aux yeux de l’Europe et des pays qui font eux l’effort de protéger leurs espèces menacées. La voix de la France sur les questions environnementales, fondamentales pour l’avenir, s’en trouve considérablement affaiblie.

Nous ne pouvons que condamner le décalage entre les discours et les actes sur le terrain. Ces actes menacent une fois de plus la France d’une mise à l’amende par l’Union Européenne.

Cécile Ostria, directrice de la Fondation pour la Nature et l’Homme
Bruno Genty, président de France Nature Environnement
Yann Arthus-Bertrand, président de goodPlanet
Serge Orru, directeur du WWF