Changeons d’approche

Publié par Pierre MACIA le

Changeons d’approche, le film from Nicolas Hairon on Vimeo.

Un très joli petit film en provenance de Grenoble, une des villes les plus polluées de France, encourage à l’utilisation des transports en commun pour accéder en montagne.

« Penser » la randonnée et l’alpinisme c’est peut être essayer de penser à changer les mentalités de pratiquants très individualistes, pour ne pas dire égoïstes.Pour montrer l’exemple d’abord, parce que nous sentons implicitement tous que le territoire est unique, sensible, non extensible.
Par prévention aussi parce qu’il est soumis à des enjeux d’un tourisme de masse de plus en plus déconnecté d’un paysage sauvage naturel et étranger d’une pratique libre et respectueuse qui fait l’essence même de l’alpinisme. C’est pour l’instant facile car nous pouvons encore réfléchir tranquillement à une approche raisonnée avant que les aménageurs ne s’en occupent vraiment comme dans la vallée de la Géla ou à Izas.
Les cafés montagne cet automne avaient servi aussi à cela : débattre et construire ensemble. Montrer que les montagnards aimaient leurs montagnes passionnément, qu’on ne pouvait pas continuer à bousiller leurs trucs en laissant promoteurs et technocrates entre eux et donc qu’ils voulaient en être les premiers défenseurs.
Notre écologie quotidienne peut être simple, réfléchie, pesée. L’enjeu est élémentaire et il se définit par la conscience de notre appartenance à des écosystèmes que nous ne devons pas détruire, conscience de notre empreinte écologique aussi.Il est marqué par la volonté de sauvegarder non seulement nos conditions de vie mais aussi d’en améliorer la qualité. C’est l’affirmation de nos solidarités et de notre responsabilité au monde en 2011, 2012, etc. pour que les gamins de demain ne voient pas une montagne transformée en parc d’attraction, les dernières traces de vie sauvage dans des zoos sur Internet et la Planète devenir une aire de nourrissage pour les dirigeants de Mac Do.
Comme dit le philosophe Jean Zin cet enjeu doit transformer notre approche globale et « considérer d’une certaine façon, la biosphère en organisme vivant dont nous constituerions désormais le système nerveux ainsi que le système immunitaire…. L’enjeu politique, c’est bien la liberté, la solidarité, la justice, la raison et non pas la Nature, l’authenticité, l’originaire. Il ne s’agit pas de revenir en arrière, ni de foncer tête baissée dans une course en avant, encore moins de rêver vainement à quelque utopie mais de prendre en main notre destin et tenter de se préserver des risques que nous avons nous-mêmes provoqués, afin de continuer l’aventure humaine et l’histoire de l’émancipation.. »

Alors rêvons d’une ligne de bus quotidienne qui partirait de la Cité de la montagne vers les vallées d’Ossau, d’Aspe et du Barétous. Pau, Porte des Pyrénées. Chiche, prenons le slogan au mot …
On fait comment quand on n’a pas de voiture pour aller de la Porte des Pyrénées à la salle à manger du refuge de Pombie ? Robert Ollivier y allait en vélo et Jean en moto. Ledormeur prenait le train jusqu’à Argelès pour gagner à pied le Balaïtous. On montait à Gourette depuis Laruns qu’une ligne de chemin de fer reliait au bas de la vallée. Bagnères de Bigorre aussi, Cauterets également… Actuellement, il ne reste qu’une gare SNCF en activité à Bagnères de Luchon et pour grimper jusqu’aux granges de d’Astau, c’est une autre paire de manches.

Alors pourquoi pas commencer par réouvrir la ligne de chemin de fer Oloron – Canfranc ?
Et si les montagnards étaient, pour une fois, les déclencheurs d’un changement de paradigme ?

Sources
:
Mountain Wilderness
 Pages actus de Rémi Thivel