La fête de l’ours en Vallespir (Pyrénées Orientales)
Dès février, à Arles-sur-Tech, Prats-de-Mollo et Saint-Laurent de Cerdans c’est la fête l’ours. Cette fête unique, triviale et un peu
païenne comme il se doit est sans doute l’une des plus anciennes et des plus antiques de la tradition carnavalesque.
Les festivités du carnaval débutent par le jour de l’ours, la « diada de l’os ». Des jeunes gens déguisés en chasseurs cernent ceux qui jouent le rôle des ours. Couverts de suie, ceux-ci essayent, bien sûr, de leur échapper en se mêlant à la foule. Une fois pris, les ours sont dépouillés.
Jouée en une journée cette fête représente le passage initiatique de plusieurs villageois du statut d’ours au statut d’être humain civilisé. Les « ours » d’un côté, les chasseurs ou barbiers de l’autre. Les peaux de moutons sont cousues sur les « ours », leurs mains et visage enduits de suie. Les jeunes peuvent alors s’élancer dans la ville et marquer de leur patte noire les villageois. Poursuivis par les chasseurs, les ours vont ainsi courir dans le village tout l’après-midi avant d’être capturés, enchaînés et rasés…
La légende veut qu’un ours ait enlevé une jeune bergère. Traqué par les chasseurs, l’ours après s’être vaillamment défendu fut capturé et la jeune fille sauvée. On ramena l’ours sur la place du village où il fut rasé. Humilié, tondu mais presque « humain », l’ours accomplit alors différents travaux et tâches pour le compte des villageois.
Cette histoire est devenue un parcours initiatique, le rituel du passage à la vie adulte. Les jeunes hommes se déguisent en ours et parcourent le village pour marquer les jeunes filles en âge de se marier. Capturés par les chasseurs, ils sont lavés et rasés puis on leur apprend à danser, manger…
Chacun aura sur le visage l’empreinte du plantigrade, la marque de l’ancien monde sauvage…
Ouf, on respire, tout rentre dans l’ordre. L’ours peut disparaitre.
Sources et copies d’écrans : Danse avec les ours en Vallespir (L’Indépendant)
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