Première Rencontre Verticualidad avec Christian Ravier le 26 novembre
Ah oui, si aujourd’hui tu ne grimpes pas du huit, tu n’intéresses
personne ou presque. Dans les magazines, le 6 n’existe que pour la
ménagère de 50 ans.Pour du 7, il faut que l’escalade se fasse sur des
crochets espacés de 15 mètres et les crochets doivent venir d’Emmaüs
sinon ça ne compte pas. Alors il reste le huit. Pour vendre, pour
accrocher le sponsor, séduire le partenariat. Par exemple : douze voies
en huit pendant les douze coups de minuit, à l’âge de douze ans, ou
après avoir arrêté l’escalade pendant douze ans… sinon t’es rien. Et
bof ça captive qui vraiment ?
C’est un peu pourquoi, à la MM on a
voulu organiser les Rencontres Verticualidad. Pour raconter des
histoires de grimpeurs joyeux, des histoires de passion, des moments
qui nous donnent envie de cultiver notre jardin vertical, de repartir
de là heureux et le moral regonflé à bloc. Et pour le premier soir on
a pensé à Christian Ravier, pourquoi ?
Parce que si on laisse Christian parler d’escalade toute une soirée on
est sûr qu’au bout du compte il nous aura parlé …d’escalade et un peu
de lui. Il ne nous aura pas mis la tête comme un bretzel à cause des
cotations. On n’aura pas eu droit à un inventaire de ses exploits,
juste la beauté des lignes qui descendent directement du ciel, des
mouvements reliés entre eux qui amènent au sommet et ça s’appelle
depuis la nuit des temps : une voie.
Pas de cotation enfin peu, ce
n’est pas essentiel, c’est juste pour renseigner, pour t’envoyer au
charbon en toute connaissance de cause. De toute façon, quand tu jettes
un œil sur le topo d’une de ses voies, tu sais que ça ne sera pas
cadeau.
Quand il vient d’ouvrir, Christian ne parle jamais de cote
ou très peu. Avec lui le caillou est toujours bon, voir excellent. Il
ne peut jamais être vraiment mauvais, tout au plus est-il exotique. Il
n’y a pas d’herbe dans la voie et les pianos Yamaha (ou Steinway)
pendouillant sur lesquels il tire joyeusement en sifflotant le Temps
des Cerises sont, comme il dit, des « beaux motifs » d’escalade.
Quand
le caillou est beau et que c’est dur alors ses yeux s’allument comme
les phares d’une Porsche et tu as compris que c’est très beau et très
dur !
Alors les taiseux bodybuildés couverts de mousse à force de
fréquenter les surplombs de leurs caves c’est bien, surtout s’ils ont
des choses à raconter mais pour la M.M…
… un mec qui donne, qui distribue le jeu avec autant de générosité depuis la naissance des Pyrénées, je dis chapeau !
Alors
venez nombreux, vous aurez droit à cela ce jeudi 26 et à plus encore.
Vous aurez droit à de la belle, de la grande, de la joyeuse escalade et
par les temps qui courent ce n’est déjà pas si mal !
Rencontre avec Christian Ravier, Jeudi 26 novembre
19h00 : Apéro tapas
20h30 : Projections de Christian Ravier
La première projection traite ma façon de vivre le Pyrénéisme en
regardant vers le sud, la beauté des sierras aragonaises et catalanes.
Histoire de cordée, de lignes découvertes, de ma vie de guide, de
rocher et de glace.
La seconde, l’escalade est un prétexte génial
pour voyager et rencontrer. Nous passerons par Taghia, dans l’Atlas
marocain, par les lumières de l’hiver norvégien, par le Sahara et la
main de Fatma au Mali, par le Ben Nevis en Ecosse, pour terminer sur
les incroyables dessins de la roche jordanienne.