De Canfranc à Madrid et de Berlin à Moscou, la malédiction de l’or espagnol
Fin octobre 1980, Thomas Azumendi, journaliste en déshérence,
se rend en vallée d’Aspe (haut Béarn) à la recherche de ses racines. Enquêtant
sur un grand-oncle résistant et gaulliste, il découvre à la frontière espagnole
l’imposante gare fantôme de Canfranc à l’abandon. Là, il met au jour, de manière
fortuite, un vaste trafic de matières premières et précieuses durant la Seconde
guerre mondiale ayant pour théâtre cette gare autrefois internationale. Les
mystérieux convois sous escorte passent alors le tunnel ferroviaire du Somport
puis la douane de Canfranc, alors que flottent les bannières conjointes de l’aigle
impérial franquiste et de la croix gammée. L’enquête conduit tour à tour Thomas
à Madrid, au sein de la cathédrale de granit du Valle de los Caídos, le tombeau
de Franco, ainsi qu’à Tolède et en Extrémadure. Se profilent alors l’ombre des
hommes d’affaires du Troisième Reich, du beau-frère de l’ex-dictateur, des
services secrets, des trafics les plus honteux du régime franquiste mis en
quarantaine par les Alliés, ainsi qu’une mystérieuse loge secrète, proche de la
Phalange, ressurgissant après quatre décennies de silence qui va tenter de
perturber la fragile transition démocratique espagnole sous l’égide de l’actuel
roi Juan Carlos Ier.
Entre roman historique et polar, Santiago Mendieta
s’attache à décrire l’atmosphère chaotique de l’Espagne démocratique, de 1980 à
1981, après la mort du général Franco en 1975. Ce roman révèle notamment une
des facettes les moins connues du pouvoir franquiste, obnubilé dès 1940 par la
reconstitution des réserves d’or de la banque d’Espagne, après leur transfert
secret à Moscou en 1937 par la Seconde République espagnole, alors menacée
d’effondrement au début de la guerre civile.
Né à Toulouse, en 1964, Santiago Mendieta,
journaliste, auteur d’ouvrages remarqués sur les Pyrénées (Éditions Glénat) et
d’un recueil de récits, Histoires vraies en Midi-Pyrénées (Le Papillon
Rouge Éditeur), signe là son premier roman. L’Espagne constitue sa principale
source d’inspiration.