Soirée « Grand tétras et sports de montagne : comment coexister ? », jeudi 21 avril à 20h30 à la Grange de la MJC Berlioz
Le Grand tétras
Le grand tétras est présent en France dans les massifs des Vosges, du Jura, des Pyrénées et une population relictuelle provenant de réintroduction subsiste dans les Cévennes. Cet oiseau vit généralement dans de vieilles forêts claires, présentant une strate herbacée bien développée et diversifiée, lui procurant nourriture et abri contre les prédateurs. Depuis une trentaine d’années, ses effectifs régressent de manière continue sur le territoire national et son aire de répartition a fortement diminué en particulier dans les Vosges et le Jura. L’espèce a même disparu des Alpes en 2000. Il ne reste plus qu’environ 4 500 individus sur le territoire français, dont 90% sur la chaîne pyrénéenne. Le grand tétras a, ainsi, été classé dans la catégorie « vulnérable » selon la liste rouge nationale des oiseaux nicheurs de France métropolitaine, établie par le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature et le Muséum national d’histoire naturelle.
Cette régression marquée des populations de grand tétras est due principalement aux modifications et à la fragmentation de son habitat, aux dérangements causés par les activités humaines, aux pertes d’individus adultes et aux changements climatiques globaux pouvant influencer le succès de sa reproduction.
Plus de renseignements concernant la Stratégie nationale d’actions en faveur du grand tétras ici.
Emmanuel Ménoni
Chargé de recherche dans l’unité « faune de montagne » de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage
Sa structure : Au sein de l’ONCFS, l’unité « faune de montagne » a pour mission depuis les années 1980 de mener des études et recherches sur deux groupes animaux, les ongulés et les galliformes de montagne, dont la perdrix grise de montagne et les deux tétraonidés pyrénéens grand tétras et le lagopède alpin. Les travaux menés ont une finalité appliquée (bonne conservation à l’échelle nationale, coexistence avec les activités humaines). Ces travaux incluent des études de dynamique des populations, d’éthologie et de biologie, de sélection d’habitats, des relations prédateur-proie, et de génétique, menées en partenariat avec des organismes de recherche. Le Grand tétras a fait l’objet de suivis et d’études dès l’année 1977, des Vosges aux Pyrénées. Pour parvenir à une surveillance à grande échelle des populations de galliformes, l’ONCFS a créé un observatoire des galliformes de montagne regroupant plus de 50 partenaires, qui réalisent des suivis selon des protocoles communs, de sorte que l’on a aujourd’hui une bonne vision de la répartition et de la démographie de ces espèces. C’est un outil précieux pour aider à la prise en compte de ces espèces dans l’organisation des activités humaines en montagne.
Son travail : Depuis 1981 au sein de l’unité « faune de montagne ». Passionné par la montagne et sa faune grâce à une enfance haut-savoyarde, et tout spécialement par les tétras (première sortie seul à l’affût du tétras-lyre à 10 ans), il a très vite orienté ses études vers ces bêtes fascinantes. Après 4 années d’études du tétras-lyre dans le Briançonnais, depuis 32 ans il a pu étudier la biologie et la dynamique des populations du grand coq dans les Pyrénées centrales, en relation avec les activités humaines qui s’y déroulent. Ces travaux ont été largement utilisés dans le premier « plan de restauration », demandé par l’Union européenne et publié en 1994, qui permit de belles avancées dans la prise en compte de l’espèce dans différents domaines. Avec ses coéquipiers, ils ont étendu des Alpes aux Pyrénées l’Observatoire des galliformes de montagne. L’équipe a ensuite proposé plus de la moitié des actions qui ont fait le corps du projet européen « Gallipyr », grâce auquel de belles réalisations en faveur des grand tétras, lagopède alpin et perdrix grise de montagne ont pu être réalisées entre 2008 et 2012. Plus récemment, leurs acquis en la matière ont été largement repris dans la Stratégie nationale d’actions en faveur du grand tétras, validée par le ministère en charge de l’Environnement en 2012, et dont la mise en oeuvre a été confiée à l’ONCFS pour la chaîne pyrénéenne. L’existence même de cette stratégie valide bien le fait que la conservation du grand tétras est devenue un objectif recherché par l’État français.
Stéphane Gipouloux
Chef de l’unité « forêt, pastoralisme, montagne, espèces sensibles » à la Direction départementale des territoires et de la mer
Sa structure : L’unité « forêt, pastoralisme, montagne, espèces sensibles » du service de développement rural, environnement, montagne de la Direction départementale des territoires et de la mer est un service de l’État en charge notamment des questions d’interface entre les activités humaines et les enjeux particuliers du territoire montagnard des Pyrénées-Atlantiques. Il traite, et c’est une originalité nationale, à la fois des aspects de développement et de préservation des enjeux environnementaux, dont le grand tétras. À ce titre, il élabore et met en oeuvre, en partenariat, la déclinaison départementale de la Stratégie nationale grand tétras.
Son travail : Ingénieur des eaux et forêts, responsable de l’unité depuis 15 ans, il a toujours exercé sur les questions d’interface entre développement et enjeux environnementaux dans les zones de montagne (Jura, Cévennes, Pyrénées) au sein de différentes structures (ONF, Direction départementale de l’agriculture, DDTM).
Jérôme Lafitte
Chargé de mission « faune » du Parc national des Pyrénées
Sa structure : Créé le 23 mars 1967, le Parc national des Pyrénées s’étire sur une centaine de kilomètres du Gave d’Aspe à la Neste d’Aure, le long de la crête frontière qui l’unit à l’Espagne. Unique parc national français du massif pyrénéen, il protège, sur les 45 707 hectares de sa zone coeur et sur les 128 400 hectares de son aire d’adhésion, une biodiversité remarquable. Le grand tétras apparaît dès lors comme une espèce de montagne emblématique du Parc national des Pyrénées. À cet effet, le PNP assure une mission de veille écologique et favorise une gestion conservatoire adaptée à la préservation de l’espèce.
Son travail : Il a intégré le Parc national des Pyrénées il y a 6 ans en qualité de technicien de l’environnement sur le secteur de Luz-Gavarnie. Il a alors pu réaliser son rêve : contribuer à la connaissance et à la préservation de la biodiversité montagnarde. Il est depuis peu devenu chargé de mission « faune » sur l’ensemble du PNP où il pilote des actions de connaissance et de gestion de la biodiversité.
Dominique Bibal
Technicien « faune de montagne » de la Fédération départementale des chasseurs des Pyrénées-Atlantiques
Sa structure : La Fédération départementale des chasseurs des Pyrénées-Atlantiques est une association loi 1901 créée en 1927. Parmi ses nombreuses missions, elle organise et structure l’action des chasseurs pour la gestion des territoires, du gibier et de la nature en général. Elle forme et informe les chasseurs, participe à la lutte contre le braconnage. Son service technique est composé de cinq salariés.
Son travail : Il est responsable de la faune de montagne, son secteur s’étend de la vallée de l’Ouzom au pic d’Orhy. Il est détaché à l’ONCFS pour le suivi de l’ours.
Plus de renseignements concernant la Stratégie nationale d’actions en faveur du grand tétras ici.
Cette soirée vous est présentée par l’ONCFS dans le cadre de la déclinaison départementale de la Stratégie nationale d’actions en faveur du grand tétras, avec le soutien :
– des Amis du Parc national des Pyrénées,
– du Bureau des guides de Pau,
– de la Fédération française des clubs alpins de montagne,
– de la Fédération française de montagne et d’escalade,
– de la Fédération française de la randonnée pédestre,
– de la Maison de la montagne,
– de l’Office de tourisme de la vallée d’Aspe et
– du Syndicat national des accompagnateurs en montagne.
Plus d’informations sur l’ONCFS ici.