Pau/Pyrénées
Pau, Porte des Pyrénées, c’était pour nous, littéralement, une évidence.
Pau capitale du pyrénéisme, personne
ne pouvait le nier. Ville belvédère,
site classé, ville où vécu Henri Russell, où fut même inventé le concept de
pyrénéisme, et cetera.
Ce furent longtemps avec ces arguments et nos énergies que
nous nous sommes battus auprès des élus. Parce que Pau méritait cette première place
et que nous le revendiquions fortement.
Le chemin était tracé, l’ambition
bien là, le projet architectural de Jean-Jacques Cachau bien né, aux normes environnementales
élevées et nous offrions alors à la municipalité, avec l’aide du Réseau, l’idée de posséder la médiathèque montagne spécialisée
la plus grande de France ! la médiathèque Henri Barrio.
Une partie du boulot a été faite.
On dit du boulevard des Pyrénées
qu’il est la plus belle vue de la terre comme Naples est la plus belle vue de
la mer. Rien en France ne lui est comparable si ce n’est
la promenade des anglais à Nice. Rien que ça !
Il n’y a pas si longtemps avec Olivier Bessy, professeur et
chercheur en tourisme à la fac de Pau,
nous nous posions la question de savoir qu’elle était la place de la montagne
dans le cœur des Palois. Nous partagions l’idée que Pau aurait du devenir pour
les montagnards l’équivalent du Biarritz des surfeurs, créer au moins autant
d’économie, d’attrait, de magnétisme pour l’Europe entière.
Hélas, Pau, comme le Béarn souffre
sans doute de sa richesse et de sa beauté. Trop de choses y sont possibles. On a
du mal à choisir : ski, plage, surf,
montagne, escalade, gastronomie, canoë, campagne. Ce pays est un diamant pour
qui aime la nature, la qualité de
l’environnement, la tranquillité. Au XIXème siècle, les Anglais (qui ont tout découvert) ne s’y étaient pas trompés.
Quand je vois la photo peu
flatteuse de l’article et que je la mets en écho aux milliers d’heures que les
bénévoles ont investit pour que ce projet existe, je suis profondément touché.
Et nous devrions tous être touchés !
Non que la photo triche mais elle reflète un
bâtiment où les lumières semblent s’éteindre peu à peu, où l’énergie comme de la vapeur
d’eau s’échappe par les planches disjointes. C’est ça l’image que nous
renvoyons ! Et l’article appuie là où ça fait mal.
Nous croyons toujours à un
projet municipal même si les conditions des financements publics ont changé,
même s’il faut remettre tous les jours sur l’établi le projet initial.
Nous croyons fermement qu’à Pau
un Pôle montagne ambitieux est possible dans ce quartier populaire parce que
l’histoire l’y a établi, consolidé, raffermi. C’est une richesse importante
et fondamentale.
Les associations portent ce
projet. Un réseau puissant de savoir, de culture, de résonance s’est construit
au-delà des difficultés financières et du manque d’une vision politique également
partagée.
Alors, pour tenter maintenant de répondre
à cet article, l’âme de la Cité est dans chacun de ceux qui viennent passer comme
autrefois un moment à la cordo autour d’un café, demander un renseignement chez
les alpyrando ou boire un verre au dévernissage d’un artiste contemporain ou
d’un peintre qui revient encore couvert de la lumière des montagnes.
Deux des plus grandes associations
paloises de montagne (le CAF et les APNP) proposent chaque semaine un
encadrement sûr, des découvertes multiples, l’expérience et l’apprentissage
vers l’autonomie.
Alpyrando est devenu un lieu
incontournable. La cordo se renforce. Montagne Douce a vu le jour et a embauché
un salarié. Il y a un modèle économique montagne qui s’affirme.
Il y a une énergie inestimable
qui ne demande qu’à se maintenir, un réseau de gens sensibles, sympas, ouverts,
prêts à tout partager.
On propose l’équipement et le
projet social, culturel, sportif, économique, ainsi qu’un réseau de compétences que beaucoup de grandes villes pyrénéennes nous
envient.
Alors qu’est-ce qui cloche?
Il y a eu des moments de doute
ces derniers temps, c’est certain, mais le foyer est là, la cheminée fume, les
montagnards rentreront toujours des Pyrénées avec des histoires à raconter.
La Maison de la Montagne se doit d’être là, en pointe. Parce
qu’il y a si longtemps qu’on travaille. Parce que c’est Pau, ne l’oublions pas.
Nous pouvons contribuer à son rayonnement mais il faut que ce soit avec tout le
monde, tous ceux qui se doivent d’être
concernés dans la Ville, l’Agglo, le Département.
Pau/Pyrénées, il y a là une
cohérence historique et culturelle et qu’il faut être aveugle ou insensible
pour l’ignorer.
Pour rappel et pour tous ceux qui
veulent débattre et être convaincu qu’un Pole montagne de référence, est
possible à Pau, à Berlioz, l’AG de la Maison de la Montagne est le
29 juin.
Nos élus y seront bien évidemment
interrogés.
Pierre Macia, Président de l’association La Maison de la Montagne