Poésie poesia en vallée d’Aspe
...des commandos poétiques,De noir vêtus, portant cagoules
Et
lettres rouges sur le dos
S’échappant en ville, courrant les rues
Pour
y inscrire des mots. (Dimitri Vazemsky)
Certains passent leurs week-ends devant la télé à passer de Michel Drucker à un documentaire animalier. D’autres vont au
stade, au ski, à la messe, au PMU, à la pêche.
Ce week-end, quelques privilégiés ont eu la chance d’une rencontre « pré-texte » en vallée d’Aspe. Nuit chez les Carrafanc à Lescun et deux balades nous ont permis de rechercher les lumières, le graphisme, de trouver l’élan pour déambuler avec le mot « poésie ». Ombres et lumières d’une météo capricieuse ont accompagné le groupe vers Labérouat le samedi et vers les cabanes d’Ansabère le dimanche. 3 millions de photos ont été prises, des vidéos tremblotantes ont été tournées et trois brouettes de pixels ont été offertes aux déesses de la création. 2 millions de conneries ont été dites par Pascal Authier et autant par Damien Maurice.
Cette création, cette installation, ces instants de « Land art », cette performance, cet « happening », peut importe le terme d’ailleurs dont on peut l’affublé, a irradié ces deux jours. L’énergie dégagée a crépité tard dans la nuit. Dimitri est un dynamiteur de mots, un arracheur de sens, un provocateur d’incertitudes. Il a donné aux mots l’envie de traverser son cercle de flammes. Rendez-vous compte, il est même capable de marcher en sifflotant la musique du générique des « Chiffres et des Lettres » ! La poésie est dans tout et la poésie l’a choisi. Elle a pointé un doigt sur lui et a dit : « Mon gars ça suffit, maintenant viens me voir on va tout faire péter !«
Dimitri a collé son oreille sur le ventre de la montagne et nous a retranscrit une musique de l’enfance et de l’origine du monde, de l’innocence perdue et on a écouté…
Cette journée fut unique. C’était la première fois qu’une telle création se donnait en spectacle en montagne, dans les Pyrénées. Les aiguilles d’Ansabères de Sarthou, Barrio, Butel, Ravier, Despiau, Boileau virent les six lettres du mot poésie se transformer en poesia, déambuler, trébucher, s’accrocher. Habituées aux grimpeurs, aux skieurs, aux marcheurs, c’était sans doute la première fois qu’on caressait leurs flancs avec autant de douceur, d’espoir et d’amour.
Le résultat sera un livre, une expo, une itinérance de plusieurs jours vers l’Espagne. La poésie suivra un sentier, une trace furtive, son chemin alternatif dont tout le monde sait maintenant qu’il est pavé de mauvaises intentions. La MM y participera en 2011, peut être avec des jeunes des quartiers, sans doute encore avec des bénévoles. La vallée d’Aspe sera le centre de cette aventure et Dimitri son inspirateur.
Merci à Delphine, Damien, Claire, Antoine, Merry, Charles, Marie-Hélène, Didier, Vanessa, Pascal, Claire, Sylvain, Dimitri…Arthur Rimbaud, Charles Cros, Jacques Prévert, Serge Gainsbourg, Tristan Corbières, Shakespeare, Apollinaire etc.
« Jusqu’où t’écrire ? jusqu’au sommeil ? Jusqu’aux tournesols ?
« Thierry Metz
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