Le milieu associatif devait être au coeur du quinquennat d’Emmanuel Macron, il est au contraire en train de mourir

Publié par Pierre MACIA le

C’est ensuite, la fin de la réserve parlementaire, qui permettait chaque année de financer des actions associatives, venant le plus souvent combler des décennies de lacunes, voire de désengagements progressifs ou brutaux des politiques publiques. Le clientélisme auquel a pu parfois donner lieu l’utilisation de cette réserve a conduit à sa suppression annoncée, au mépris de l’impact réel sur le monde associatif.

La dernière annonce, la réduction drastique des contrats aidés, est certainement la plus brutale. Si les associations reposent sur le bénévolat et l’engagement citoyen formidable de millions de personnes, elles ont aussi besoin de moyens salariés et constituent le principal secteur d’emploi des plus jeunes ou des seniors, en difficulté sociale. Les contrats aidés offrent la possibilité à nombre d’associations de recruter ou de maintenir en emploi des travailleurs, leur donnant ainsi une expérience professionnelle ainsi qu’une formation. Sans cette aide, elles ne pourront plus le faire. Elles vont donc réduire leur activité, stopper les actions prévues et lancer collectivement un grand plan social, laissant sur le bord de la route d’une République En Marche les bénéficiaires de ces contrats.

On retiendra que toutes ces décisions ont été prises de manière brutale et sans aucune concertation avec les acteurs concernés. D’un dialogue promis nous sommes passés à un monologue subi. Le message du Gouvernement semble clair: la France n’a pas besoin des associations et ne souhaite pas les soutenir. Alors que le secteur reste un secteur particulièrement dynamique et générateur de près de 2 millions d’emplois, c’est une remise en cause brutale de la liberté associative.

Lors de la campagne, le président de la République annonçait parmi ses annonces la création d’un « accélérateur d’associations ». Personne n’avait saisi alors qu’il s’agissait d’accélérer, sans dialogue, leur disparition et de les museler en leur soutirant, un par un, les moyens de fonctionner. Nous ne sommes qu’à cent jours de l’élection, il est encore temps d’inverser la tendance.

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