Prose pour le col de Marie-Blanque

Publié par Pierre MACIA le

C’est l’hiver dans la montagne profonde. La neige tombe à gros flocons. Ici, au col de Marie-Blanque, on marche, lentement.

« Ce n’est ni une étude, ni un savoir livresque, cela filtre à travers l’esprit. »

Le col de Marie-Blanque n’a rien de grandiose. C’est un petit col de rien du tout. On n’y fait pas de prouesses. On y cherche autre chose.

« L’homme réel possède le diamant de la contemplation. »

Le sentier grimpe à travers le bois ; sapins, chênes, bouleaux. Il y a si peu à dire. Nous ne parlons pas. Nous mettons un pied devant l’autre et laissons faire la neige.

« Les loups seuls demeurent dans le bois obscur et silencieux. »

Nous sommes les loups blancs de ces espaces ultimes. Nous aimons cette distance, ce froid illuminé. Notre vie est secrête. Elle n’est plus à vous.

« Si le grand givre n’a pas mordu les branches, comme les fleurs du prunier peuvent-elles être odorantes? »

Lorsqu’on me demandera à quelle religion j’appartiens, je dirais : à celle du col de Marie-Blanque.

Kenneth White – Terre de Diamant – Grasset

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