Pas cool : la maladie de Lyme

Publié par Pierre MACIA le

Transmise à l’homme par des morsures de tiques, cette maladie est une infection bactérienne répandue mondialement (on compte quelques milliers de cas par an en France).

Le microbe : C’est une bactérie en forme d’hélice qui a pour nom Borrelia burgdorferi.

Comment a lieu la contamination?
Le microbe se trouve dans la tique. Cette dernière va rechercher un réservoir représenté par un petit mammifère domestique (chien, chat, cheval…) ou sauvage (écureuil, cerf, mulot, campagnol…) En bout de chaine, la tique pique l’homme amoureux de la nature. Le microbe est alors inoculé dans son sang et fait des petits…
La tique préfère les zones humides et boisées. Elle touchera donc davantage les campeurs, randonneurs, bûcherons et autres chasseurs…
La période à risque maximale se situe entre le mois de mars et le mois de septembre.

Quels sont Les signes de la maladie de Lyme?
Cette maladie évolue en trois grandes phases, séparées par des périodes asymptomatiques (c’est-à-dire sans signe manifeste). 

La phase primaire
Elle est
caractérisée par une lésion cutanée qui survient entre 3 et 30 jours
après la piqûre de tique et qui provoque une lésion cutanée très
caractéristique: l’érythème migrant chronique (EMC).Cette lésion se
présente sous la forme d’un disque ovale rouge,qui ne gratte pas,et qui
peut atteindre jusqu’à 50 cm de diamètre,centré autour du point de
piqûre. Un état grippal avec fièvre, mal de tête, douleurs articulaires et ganglions peut accompagner la lésion
cutanée. Même en l’absence de traitement,ces symptômes évoluent en
quelques semaines et disparaissent spontanément.

La phase secondaire
Dans la moitié des cas la phase primaire étant passée inaperçue ou manquante, c’est la phase secondaire qui révèle la maladie. Elle survient quelques semaines à quelques mois après la première phase. On retrouve des manifestations cutanées identiques à celles décrites précédemment, ainsi que des manifestations articulaires (douleur, chaleur) pouvant aller jusqu’à des arthrites (inflammation) des grosses articulations et,plus particulièrement,du genou.

Mais ce qui est nouveau, c’est la survenue de manifestations cardiaques pouvant se traduire par des douleurs thoraciques,des palpitations,des syncopes.Elles peuvent avoir de graves conséquences mais évoluent souvent vers une guérison sans séquelles.En cas de suspicion,le médecin consulté devra systématiquement faire réaliser un électrocardiogramme (ECG) du patient, à la recherche de signes électriques anormaux du coeur (troubles de la conduction), très évocateurs de cette maladie. Il peut aussi y avoir des manifestations neurologiques comme une méningite,une paralysie faciale ou des douleurs très violentes dans la zone de la piqûre initiale.

La phase tertiaire
Elle se manifeste des mois ou des années après la piqûre de tique par des manifestations cutanées à type d’inflammation,d’atrophie, de nodules violacés du visage qui régressent spontanément, des atteintes articulaires comme celles de la phase secondaire. Cette fois, des atteintes neurologiques s’ajoutent, touchant la moelle épinière ou le cerveau, qui peuvent entraîner des complications neuro-psychiatriques sévères et définitives !

La consultation chez le médecin
Elle comprend un ECG systématique et un examen neurologique précis, à la recherche de signes de radiculite (diminution de force, de sensibilité, des réflexes), très évocateurs de la maladie.

Les examens complémentaires
Des examens biologiques (prise de sang) mettent en  évidence la présence d’anticorps spécifiques signant le passage du microbe incriminé dans l’organisme.Si une atteinte des nerfs est suspectée,on effectuera une ponction  lombaire (ponction de liquide céphalo-rachidien dans lequel baignent le cerveau et la moelle épinière) à la recherche de ces mêmes anticorps.

Évolution de la maladie
Très favorable avec un traitement antibiotique adapté si la maladie est prise à temps.En cas d’absence de traitement,lorsque la maladie est passée inaperçue ou que les moyens médicaux disponibles ne permettent pas le diagnostic,la survenue de la phase tertiaire,avec ses séquelles neuropsychiatriques,reste cependant assez rare.

Le traitement
Il doit être adapté à la phase suspectée.Il peut nécessiter une hospitalisation. Il comprend toujours des antibiotiques (amoxicilline, tétracycline). On peut y adjoindre des corticoïdes en cas d’atteinte cardiaque (phase 2).

Dr François Lecoq-Jammes, Médecine du voyage, IFREMMONT Chamonix, www.ifremmont.com

Pour en savoir plus :

La Tribune Libre de Bleau : Les tiques : un vrai danger mal connu pour ceux qui parcourent le forêt

Les Nymphéas : Association française pour la maladie de Lyme

Maladie à tiques : prévention

Catégories : RANDOS & BALADES