La Lettre des Reserves Naturelles Catalanes Mars 2013 – n°23
Cette expertise catalane, unique en France, a été d’une grande utilité pour le développement du PSDRF. Bien plus qu’un simple protocole de description dendrométrique, le PSDRF permet aujourd’hui de documenter rapidement et précisément, quantitativement et qualitativement, le « compartiment bois mort » de nos forêts.
Mais pourquoi ce bois mort intéresse-t-il tant les gestionnaires de réserves ? Il fournit gîte et couvert à une multitude d’espèces qui comptent vraisemblablement pour un tiers ou plus de la bio-diversité de nos forêts européennes. Les arbres morts, et particulièrement ceux de gros diamètre, étant de plus en plus rares dans nos forêts, ces espèces se raréfient et disparaissent.
Mesurer les quantités et les types de bois mort, indicateurs de la capacité d’accueil des forêts pour ces espèces saproxyliques, permet donc d’évaluer indirectement leur diversité. Mais le PS DRF permet également d’apprécier la fonctionnalité de ces forêts, intimement liée à la biodiversité, car les volumes de bois mort et leur distribution dans différentes classes de diamètre résultent
d’une dynamique (et donc souvent d’une gestion) forestière particulière.
C’est là sans doute le principal intérêt du PSDRF pour le gestionnaire : dès lors qu’il aura été répété (en moyenne tous les 10 ans), le protocole fournira des informations inédites sur la productivité et plus encore sur le taux de décomposition du bois selon les essences, les stations, les modes de gestion, etc. Il sera alors possible d’estimer les volumes de bois mort qui prévaudraient dans ces forêts en l’absence d’exploitation, mais aussi les volumes qui pourraient être atteints selon la sylviculture pratiquée (selon, par exemple, la part de productivité que le gestionnaire sera prêt à consacrer à l’accroissement du compartiment bois mort). Une véritable révolution pour la gestion des réserves forestières !