Exposition « Paysages involontaires » de Edouard Decam du 16 septembre au 30 octobre à la Cité des Pyrénées

Publié par Damien Maurice le

La Maison de la Montagne

Le Salon du Livre Pyrénéen de Bagnères-de-Bigorre

du 16/09 au 30/10

Exposition « Paysages involontaires »

de Edouard Decam

L’exposition

Paysages involontaires

Marcheur ou arpenteur, alpiniste ou guetteur, géomètre ou topographe, avant tout photographe, Edouard Decam parcourt inlassablement l’immensité des paysages de montagne (les Pyrénées notamment, où il a fini par jeter ses bases) et y enregistre la trace de l’homme, les signes — architecturaux et parfois violents — de sa présence, et leur rapport à l’espace. Depuis la fin de ses études en 2003, Decam poursuit une pratique mixte de plasticien, documentariste, vidéaste, nourrie tout autant d’attention à l’espace construit, aux territoires qu’il s’est choisis — «zones de contact entre l’espace et le temps» — , à l’empreinte humaine dans le paysage, qu’à l’épaisseur expérimentale du médium variable qu’il utilise ou de l’espace d’installation inédit qu’il investit…

L’exposition présentée à la Cité des Pyrénées en cette rentrée 2020 trace, à travers différentes séries et douze ans de production, une diagonale singulière, inédite, depuis «Landscape Scale» (début du projet sur les barrages en 2006) et jusqu’aux travaux plus récents en image animée. S’y font jour les ramifications, aussi bien telluriques qu’aériennes, ondulatoires, d’un travail qui se situe au croisement à peu près exact d’une démarche plasticienne, au riche vocabulaire esthétique, et d’une rigueur documentaire distanciée: cadrage frontal et serré, ciel minimisé, horizon relégué hors de portée.
Pour le dire plus vite mais un peu trop simplement: est-ce du paysage (étant entendu qu’il n’y a plus de nature qui ne soit travaillée par l’humain) ou de la photo d’architecture?… S’agit-il d’implication ou de contemplation?… C’est toute la question que soulève, d’emblée, l’intitulé de l’exposition, jusque dans ses dimensions contradictoires. Le photographe en tout cas ne juge pas et ne prend pas parti,
il cherche, observe, enregistre, représente, envisage des liens. Decam n’a pas attendu la vague, qui n’est hélas devenue apparente qu’une fois inévitable, des menaces écologiques ou des dérèglements climatiques pour saisir de façon critique l’ironique beauté ou le génie absurde des stratégies, à grande échelle, de communication et de domination de l’homme sur son environnement: ses recherches sur les systèmes hydrauliques, spatiaux, ou encore glaciaux, nourrissent un incessant questionnement sur nos origines et le sens de notre passage. En le faisant avec parcimonie et une lenteur choisie, en optant pour le moyen format au détriment de la facilité et de la labilité du numérique, Decam inscrit en outre — délibérément ou involontairement? — sa démarche dans le cadre de cette économie-écologie du regard, déjà plus si émergente…

    

Le titre lui-même, «Paysages involontaires», à sa manière, questionne l’échelle même des valeurs et des reconnaissances: haut, bas, œuvre ou pas œuvre, finie, pas finie, jamais finie, faut-il s’inquiéter ou admirer… Dans les photos de Decam, d’ailleurs, ces valeurs s’inversent parfois, entre terre et ciel, proche et lointain; et entre ce que la nature produit et ce que l’homme construit, il n’est pas toujours aisé de déterminer qui soutient quoi, qui mine le terrain ou le maintient au contraire dans un fragile et prospectif équilibre. Que reste-t-il du geste architectural, qu’en est-il des intentions du photographe — et du bon vouloir de l’objet photographié, inanimé —, qu’en est-il de ce «protocole compassionnel» (pour détourner cette étrange et forte formule d’un écrivain-photographe s’il en était: Hervé Guibert) qui suppose, vis-à-vis du monde qui nous entoure, attention, complicité voire empathie?…
En se laissant rebaptiser «paysage», la nature donne toujours un peu l’impression de s’être laissé planter un couteau dans le dos; l’adjectif involontaire n’en rajoute pas dans la victimisation: il souligne au contraire sobrement, mais clairement, la fin d’un échange franc et de plain-pied, la rupture d’un contrat ou la fin probable d’une innocence. Voilà peut-être ce qui confère ce côté presque poignant à ce qui se cache et se joue là, dans les strates denses, muettes et multiples de l’image, autant que dans celles du paysage.

Emmanuel d’Autreppe / Paysages involontaires – 2019

Inauguration
en présence de Edouard Decam
Mardi 15 septembre à 19 heures à la Cité des Pyrénée

INFORMATIONS COMLEMENTAIRES EXPOSITION
LA MAISON DE LA MONTAGNE
Cité des Pyrénées
29 bis, rue Berlioz à PAU
du lundi au jeudi : 10h-12h / 14h-18h
entrée gratuite
tél. : 05 59 30 18 94

 

Le 11e Salon du Livre Pyrénéen de Bagnères-de-Bigorre les 3 & 4 octobre

A cette occasion, le samedi 3 octobre à 15 heures (Halle aux Grains, 65200 Bagnères-de-Bigorre), retrouvez Edouard Decam pour une table-ronde sur le thème « Paysages : marcher, écouter, voir… » présentée par Jean-Luc Chesneau, avec Martin de la Soudière (Prix du Livre Pyrénéen 2019, avec Arpenter le paysage, éditions Anamosa), Sandrine Cnudde, Marie Bruneau et Bertrand Genier.

L’artiste

Edouard Decam

« Marcheur ou arpenteur, alpiniste ou guetteur, géomètre ou topographe, avant tout photographe, Edouard Decam parcourt inlassablement l’immensité des paysages de montagne et y enregistre la trace de l’homme, les signes architecturaux et parfois violents de sa présence, et leur rapport à l’espace. Depuis la fin de ses études en 2003, il poursuit une pratique mixte de plasticien, documentariste, vidéaste, nourrie tout autant d’attention à l’espace construit, aux territoires qu’il s’est choisis «zones de contact entre l’espace et le temps», à l’empreinte humaine dans le paysage, qu’à l’épaisseur expérimentale du medium variable qu’il utilise ou de l’espace d’installation inédit qu’il investit… »

Emmanuel d’Autreppe / Paysages involontaires – 2019

Architecte de formation, diplômé de l’Ecole d’Architecture et de Paysage de Bordeaux, il collabore dans diverses agences, entre la France et l’Espagne, avant de se consacrer exclusivement à sa pratique artistique. En 2006 il est lauréat de la bourse de la Fondation EDF pour les jeunes architectes. Il réalise alors le projet photographique « Landscape scale », sur les barrages des Pyrénées, qui marquera la direction de ses futurs projets.
Edouard Decam centre ses recherches sur les relations qui se tissent entre l’architecture et le paysage, entre l’homme et la nature. Ses investigations servent à construire la part impalpable de notre relation au naturel.
Les installations qu’il réalise se développent entre photographies, vidéos et volumes construits. En 2016 il réalise son premier film, VOLVA, tourné à l’observatoire du Pic du Midi de Bigorre. Durant plus de 3 semaines passé sur place, il capte inlassablement les traces du temps imprimés dans les expériences scientifiques, dans l’architecture du lieu et le paysage dans lequel elle se trouve. Nominé dans divers festivals, régulièrement projeté, VOLVA est lauréat du prix LOOP Discover à Barcelone. Il intègre la collection du MACBA ainsi que celle du FRAC Normandie Caen. Ce projet lui permettra de poursuivre ses recherches sur la montagne et d’ancrer ses investigations dans le tissu Pyrénéens.
Il a été résident de la Casa de Velázquez, Académie de France à Madrid, ainsi que de l’Institut français. Ses travaux sont régulièrement exposés en Europe, aux Etats-Unis et intègrent diverses collections publiques, FRAC, musées et Fondations.
Il vit et travaille entre Argut-Dessus, dans les Pyrénées, et Barcelone.

www.edouarddecam.com

Un livre

Publication réalisée à l’occasion de l’exposition à Contretype, Bruxelles

Edouard Decam,
Paysages involontaires
Editions L’image sans nom, Liège, 2019.
Avec la collaboration de Contretype et de la Casa de Velàzquez, Madrid.
Format: 28 x 21 cm, 48 pages quadrichromie. Couverture en carton souple.
Texte: Emmanuel d’Autreppe.
Conception: Edouard Decam, Emmanuel d’Autreppe, Matthieu Litt.
Graphisme et pré-press: Matthieu Litt.
Tirage limité à 100 exemplaires.
Prix de vente: 15 euros.

Les organisateurs

La Maison de la Montagne

La Maison de la Montagne, association loi 1901, est née en 2000 de la volonté partagée d’acteurs sociaux et économiques du quartier Berlioz, ainsi que de passionnés et de professionnels de la Montagne.
Elle développe des actions combinant intimement la culture, le social et la pratique de terrain dans une perspective résolue de partage, de transmission, de diffusion des valeurs que ces appropriations induisent.

Le Salon du Livre Pyrénéen de Bagnères-de-Bigorre

Le salon du Livre Pyrénéen est organisé par l’association Binaros (loi 1901), dont le but est « la promotion et la diffusion de l’édition, du livre, des œuvres graphiques et des médias ayant des sujets en rapport avec les réalités et les patrimoines pyrénéens. »
Depuis 2010, elle organise ce rendez-vous des amoureux et curieux de livres consacrés ou ayant pour cadre les Pyrénées. Lors du salon, elle décerne des prix qui permettent de distinguer des ouvrages de style et de genres différents (études, essais, fictions, récits, guides et livres pratiques, jeunesse, art…)

www.salondulivre-pyreneen.fr

Nous tenons également à remercier :
– le commissaire d’exposition Emmanuel d’Autreppe et Contretype, centre pour la photographie contemporaine à Bruxelles, qui ont élaboré et produit cette exposition (www.contretype.org  / fr-fr.facebook.com/limagesansnom/)
– Le Bel Ordinaire, centre d’art contemporain de l’agglomération de Pau, pour son soutien technique et logistique
– la Ville de Pau