Les plaisirs de la pierre et du vide…Interview de Christian Ravier par Mapie Courtois en 2001

Publié par Pierre MACIA le

LESCUN, CAMP DE BASE POUR RIGLOS : C’EST SA LOGIQUE
NATURELLE.
Saluer les vautours, dévorer vide et conglomérat au pays des
tapas ! En grimpant, il sifflote et chantonne. Heureux visiblement, à croire
que les joies du rocher viennent de lui être révélées. Mais pour lui, ça dure
depuis bientôt trente ans. « Enfant, je voulais « faire » des montagnes
plates »… Sept ans, l’âge de déraison et des premières courses d’arêtes en
famille.
Jean (son père) et Pierre Ravier, frères jumeaux bordelais
100 % amateurs, collectionnent sans tapage ni baudrier les premières, jalonnant
durablement d’itinéraires engagés l’histoire du pyrénéisme. A 15 ans, Christian
et son cousin François consacrent un été à l’Ossau. Deux programmes coexistent
: Jean et Pierre, fins connaisseurs et pères attentionnés, ont bien proposé une
liste, mais les adolescents ont la leur, secrète et légèrement plus…
audacieuse : « Dans leur liste, les courses étaient cotées AD + ou D maximum.
La nôtre commençait à TD !
» Quant au matériel (les cordes paternelles, 60 mètres en double], il
n’a qu’une vocation : facteur supplémentaire d’épopée ! « Regarde les photos de
1950 et celles de 1970 : ils ont toujours eu ces mêmes deux vieilles cordes !
On grimpait avec les deux parce qu’une longueur de 30 mètres ne suffisait
pas pour arriver au relais. Mais comme à chaque fois, bien sûr, on allait au
bout de la corde, c’était trop long et on loupait tous les relais ! En plus, on
se perdait. Dans la sud-est à l’Ossau, du refuge, Guy, le gardien, nous voyait
et il tapait dans des casseroles pour nous rappeler à l’ordre quand on se
trompait ! » Une enfance à valider un visa à durée indéterminée pour l’évasion
verticale, et si avec les années, les cousins s’adonnent à d’autres passions,
Christian ne décroche pas. En juin 2000, en Espagne, quand il ouvre avec
Cyrille Dupouy « Les Passe-Murailles  » dans le massif de la Pena
Montanesa, au pico Pinpinus (300
m, ABO -, 7b/A2, 7a oblig.), sa plus-de-centième
première et la première avec perceuse, il écrit : « A chaque spit posé, mon âme
et conscience que je soupçonne avoir été influencée par une pratique paternelle
très puriste intervient : quelqu’un d’autre moins timoré, plus exalté, s’en
serait passé !
» Et pourtant il se passe de tout, sauf de  \ cette trilogie à partager passionnément :
le plaisir, la pierre et le vide. Il surmonte son indifférence naturelle à
l’égard du ski (pas assez de pierre, pas assez de vide…) pour devenir guide
en 1990. Il encadre les stages d’initiateurs escalade et alpinisme du CAF et de
la FFME. A sa façon, et les stagiaires s’en portent bien, parce qu’on apprend
plus sur le terrain que dans les livres. Auteur de topos à ses heures, et de
nouvelles terribles où l’arrêt de mort de la liberté en montagne est signé
(science-fiction ? La réalité dépasse la fiction !), il parle beaucoup des
autres… phénomène insolite de la part d’un grimpeur de ce niveau. Le travail
n’a pas mis une ride sur son âme d’amateur. Depuis quinze ans spécialisé dans
les ouvertures engagées sur paroi méconnue, il fait bouger les Pyrénées : c’est
l’actualité permanente. Sa dernière expérience est toujours la plus belle, elle
ne le restera que jusqu’à la prochaine. Il sévit en Espagne (Y a un soleil
comme ça… il chante !) et j’ai – enfin – compris pourquoi les Pyrénéens n’ont
pas besoin de publicité. La montagne leur suffit, toute la nature… et la
nature humaine. « Quelques millions de personnes vivent en dessous du seuil de
pauvreté en France : on n’est même pas capable de se sauvegarder nous-mêmes,
alors comment on saurait sauver les ours ?
» dit-il, à, propos de l’animal
emblématique des luttes écologiques en vallée d’Aspe. Attention, lucidité
dérangeante !

 

Mapie Courtois : AS-TU DES SOUVENIRS PRÉCIS DE COURSES
AVEC JEAN ET PIERRE ?
Christian Ravier : Je me rappelle bien la voie au
Gerbats dans le cirque de Baroude en hiver. On avait 13 ans, François et moi.
Après un bivouac accrochés sur la crête à se rouler les uns sur autres sans
dormir, le matin, quand Jean et Pierre ont voulu aller au sommet, on a dit : «
Pas question, on descend ! » On était hachés, on tombait dans la neige et on
s’endormait instantanément. Au retour, j’avais des hallucinations. C’est la
course qui m’a le plus frappé, celle où ils m’ont transmis la passion. Mais ils
jouaient un peu avec le feu quand même, j’aurais aussi bien pu avoir la haine !

 

L’ALPINISME SERAIT DONC DU MASOCHISME ?
Non, pas du tout. Parfois, tu souffres en montagne, en
escalade pure aussi. Quand tu es sur de petites réglettes, il te tarde d’en
sortir ! Le plaisir n’est pas immédiat, il tient à l’expérience vécue et à cette sorte de souffrance que tu
as eue pendant. Tu le mesures en différé… quand tu es de retour à la maison.
C’est difficile à expliquer. Mais faire quelque chose d’engagé, c’est terrible
et c’est le propre de toutes les passions. Mon cousin François vit la même
chose quand il sculpte.

ON DIT QUE JEAN ET PIERRE N’UTILIsAIENT QUASIMENT PAS DE
MATÉRIEL.QUELLE EST LA PART DU MYTHE ?
Ce n’est pas un mythe ! Ils ont toujours pris le minimum. Je
leur ai donné des coinceurs et des friends, ils ne s’en servent pas… ils
doivent avoir peur de se coincer les doigts /rires/ ! Ils emmènent 4 pitons et
5 mousquetons. Récemment, je suis allé au Firé à Riglos faire la voie des
Galletas avec mon père et il grimpe toujours en chaussures rigides, il ne voit
pas pourquoi il changerait. C’est impressionnant, il grimpe comme en chaussons.
. . sauf qu’au lieu d’avoir plusieurs centimètres sur le rocher, il a quelques
millimètres du bout de ses Super-Guides ! Ce n’est pas non plus lui qui m’a
appris à faire un nœud : pour s’encorder, il fait des nœuds comme les enfants
quand ils lacent leurs chaussures /rires]. Toutes les grandes courses qu’il a
réalisées avec Pierre, ils les ont faites sans baudrier. Ils ont commencé à
utiliser des baudriers en 1970, à la suite d’un incident où ils se sont fait
peur. Mais aujourd’hui, quand tu les vois mettre leurs baudriers, tu éclates de
rire : ils les posent par terre pour les démêler et les enfiler ! Je crois qu’ils
le font exprès /rires/. Ne pas savoir mettre un baudrier au bout de trente ans,
ça ne peut être que de la mauvaise volonté…

TOI-MÊME, EN TERME D’ÉQUIPEMENT, TU NE METS PAS GRAND-CHOSE
DANS LES VOIES QUE TU OUVRES ?
Je mets ce que j’estime nécessaire de mettre.

C’EST-À-DIRE, PAS GRAND-CHOSE ?
Ce dont j’ai besoin. /Grand silence… je répète la
question/. J’essaye de m’assurer au maximum sur coinceurs et friends. Les voies
que j’ouvre ne sont pas très équipées, mais elles s’adaptent au rocher rencontré.
Cet été, en ouvrant Les Passe-Murailles, j’ai utilisé la perceuse pour la
première fois. Dans ces 300
mètres de muraille sculptée, on savait qu’on allait
s’assurer essentiellement sur des spits. En mettre 7 ou 10, ça va… mais si tu
en mets plus, tu y passes trois jours et on peut aussi ne pas y aller et
laisser la paroi comme elle est. Contrairement au tamponnoir, avec la perceuse,
dans la mesure où c’est rapide et facile de poser un spit, tu peux vraiment te
permettre de t’engager et d’aller au maximum de tes limites avant de te poser
sur un crochet ou un plomb et de percer. Mais c’est souvent l’inverse :
beaucoup d’équipeurs ne savent pas s’arrêter, ils finissent toujours par en
faire trop. Je comprends très bien le plaisir d’équiper, c’est grisant. Mais au
bout du compte, il arrive que la quantité remplace la qualité.

L’ARGUMENT EST DE FACILITER L’ACCÈS À L’ACTIVITÉ…
Peut-être, mais de là à mettre un spit tous les 50 centimètres… La
liberté des uns ne devrait pas commencer là où s’arrête celle des autres. On a
une panoplie de matériel suffisante pour tous les terrains, et une variété de
terrains suffisante pour tout le monde. Du mur au terrain d’aventure,
différentes formes d’escalade coexistent et c’est important qu’il y ait des
passerelles entre elles. En Espagne, sur une même paroi, tu peux rencontrer
tous les styles. A Roca del Arcs par exemple, tu as des voies sportives toutes
équipées de tous les niveaux, à côté de voies d’artif faciles ou abominables, à
côté de voies libres en terrain d’aventure où tu places ton équipement. Ce
n’est pas un hasard : les Espagnols vont ouvrir des voies aux quatre coins du
monde en partant à deux, c’est un peuple de voyageurs, mais ils savent aussi
faire attention à leurs terrains de jeux.

VOUS AUSSI, DANS LES PYRÉNÉES FRANÇAISES, VOUS PRÉSERVEZ VOS
SITES DE L’ASEPTISATION ?
Il y a des problèmes comme partout en falaise, où certains
rééquipements provoquent des guérillas. En montagne, de nouvelles voies sur
spits (souvent belles) apparaissent ça et là ; mais les classiques sont restées
à peu près comme à l’origine, malgré quelques tentatives de rééquipement. A
l’Ossau, sauf une voie ouverte sur spits en 1985, il y a peut-être même moins
de pitons qu’avant. Dans ces terrains, tu mets tes coinceurs et tes friends, et
tu ramasses ceux des autres qui sont restés coincés, c’est génial /rires/ !

RÉAGISSENT LES GRIMPEURS HABITUES A PLUS DE SÉCURITÉ QUAND
ILS « DÉBARQUENT » SUR VOS FALAISES, EN TERRAIN D’AVENTURE ?
Certains ne se demandent pas si ça tient quand ils se retrouvent
sur un piton. Pour eux, un point, c’est un point. En stage d’initiateur, j’ai
eu un jeune de 17 ans qui passait du 8b. Il m’a emmené dans des voies de ces
difficultés où je n’étais jamais allé auparavant, et il avait un feeling
incroyable pour expliquer. Grâce à lui, j’ai vite assimilé les mouvements d’une
belle ligne et c’était super, même si je ne l’ai pas enchaînée. Je ne cherche
pas forcément à passer du 7 au 8, mais je me suis dit : « Cette voie, il faudra
que j’y revienne ! » Ensuite, on est allé à la Mâture. Et là, c’est lui qui
était perdu ! Il ne comprenait rien dans des 6c, cotation qu’il passait
d’habitude en baskets, mais il était heureux de découvrir autre chose. L’autre
jour, de très forts grimpeurs en mur regardaient Bunny grimper une fissure à
protéger en 6a : ils l’ont pris pour un martien !

ES-TU EN TRAIN DE DIRE QUE L’ESCALADE N’EST PAS UNE QUESTION
DE COTATION ?
C’est une affaire de plaisir ! Et tu peux te faire plaisir
de 2 à 99 ans sur un terrain qui te convient. Tout le monde sait grimper, ce
qu’il faut connaître sur le plan technique est extrêmement sommaire. Il faut
savoir s’assurer et quand on grimpe, on ne joue pas au flipper, donc il faut
faire attention. Mais si tu sais marcher, tu peux grimper. Ensuite, la
gestuelle, tu l’apprends du rocher… pour progresser, il faut grimper ! Après,
les cotations et les niveaux… certains me disent : « Mais moi, je ne grimpe
pas comme toi… «Attends, qu’est-ce que ça veut dire ? C’est énervant ! Je ne
comprends pas cette espèce de complexe, on aime grimper ou on n’aime pas. Tu
peux admirer les réalisations ou la motivation de certains, mais pourquoi se
comparer ? Tu es toi par rapport à un milieu naturel. Tu n’es pas toi par
rapport à quelqu’un d’autre, c’est absurde.

SE COMPARER, C’EST LE PROPRE DE LA COMPÉTITION : ÇA EXISTE MÊME EN ESCALADE,,.
Si le dopage est nocif, c’est parce que la compétition est
foncièrement mauvaise. Je n’y crois pas du tout, je ne vois pas ce qu’elle peut
amener de positif. Le jeune dont je te parlais tout à l’heure était coatché par
son père. A toujours maigrir pour progresser, il est tombé anorexique, et
ensuite il a basculé dans la boulimie. Une partie de sa vie a été bousillée, il
a perdu le plaisir de grimper. On ne parle que de ceux qui s’en sortent, mais malheureusement,
il est sans doute loin d’être le seul dans son cas.

QUEL MESSAGE ESSAYES-TU DE FAIRE PASSER EN STAGE
D’INITIATEURS ESCALADE ET ALPINISME ?
Au début je dis aux stagiaires : « Tout ce qui est stylo et
papier, vous pouvez le ranger, on ne s’en servira pas ! » Evidemment, s’ils
veulent prendre des notes, ils le font. C’est à eux de se gérer. On a un
programme de pédagogie et de sécurité à enseigner, tout un cursus logique. Mais
je ne comprends pas comment on peut inculquer des notions d’encadrement à
quelqu’un sans aller sur le terrain et sans pratiquer ! En stage, je n’emmène
pas mon rocking-chair au pieddes voies, je n’ai pas envie de rester à… On est là pour
leur apprendre à s’adapter à un milieu vertical, à grimper en tête, savoir
gérer des cordées. Souvent dans 1 mémentos d’initiateur, la notion de plaisir
ne transparaît pas, mais enseigner et faire découvrir l’escalade à quelqu’un,
c’est donner du plaisir. J’habite près de l’Espagne donc je les emmène souvent
à Riglo; « . initiateur qui a deux gamins au bout de la corde et qui les
accompagne en haut du Pison saura s’adapter à un rocher de 6 mètres et s’organiser
avec dix gamin en bas pour installer et gérer des moulinettes; Qui peut le plus
peut le moins ! Souvent les stagiaires sont vannés quand ils redescendent, et
ce n’est pas parce qu’ils ont tiré sur les bras : c’est de sentir le poids des
responsabilités qui nous fatigue ! Savoir 
la part d’autoresponsabilité que peux laisser aux autres, c’est très important.
C’est délicat à évaluer, mais c’est fondement de notre métier. La plupart des
gens recherchent quand même un minimum d’autonomie.

EN TANT QUE GUIDE, FONCTIONNES-TU DE LA MÊME FAÇON AVEC TES
CLIENTS ?
Oui, j’essaye, à condition qu’eux-même aient envie de
prendre une certaine part de responsabilité. Je suis sensible aux problèmes de
législation et de juridisation mais je ne me considère pas comme une
assurance-vie ambulante. Quand je grimpe entête, je peux tomber. Et en montagne, tu ne mets pas un
point d’assurance tous les trois mètres, donc tu peux mourir d’une chute… il
n’y a que quand c’est dur que tu ne risques rien !

EXPLIQUE-MOI ÇA…
C’est dans les courses faciles que les chutes sont les plus
graves, puisque dès l’instant où c’est dur, tu es plus concentré, tu cherches à
te protéger ou tu rencontres des protections sur place. A la Mâture, beaucoup
de voies faciles ne sont pas très équipées parce qu’elles présentent des
fissures qui sont autant de prises. C’est logique que les voies plus dures,
notamment en dalle, soient mieux équipées. Maintenant, le problème en falaise,
c’est qu’on considère que toute chute où tu peux te faire mal doit être
supprimée, donc on rééquipe des voies qui se font depuis quinze ans en
rajoutant deux fois plus de points de protection. On peut aussi ne pas aller
dans ces voies, et il y a même des solutions douces pour que chacun puisse
grimper. En falaise avec un client, je m’adapte au terrain et à son niveau. Si
la voie présente un passage exposé et que la personne a besoin d’une protection
avant le prochain piton qui est à trois mètres, il suffit de lui mettre une
grande sangle avec un mousqueton au bout pour qu’elle puisse y mettre sa corde
et s’assurer. Il faut prendre en compte les cas particuliers, ce n’est pas
nécessaire de rajouter des points d’ancrage systématiquement. C’est dangereux
pour la montagne, elle n’est pas un outil à aseptiser pour être tranquille. Son
côté hostile est aussi délicieux

APRÈS TRENTE ANS DE MONTAGNE, QU’EST-CE QUI TE MOTIVE ENCORE
?
La découverte. En falaise, je m’ennuie très vite ; tu fais
une longueur, tu redescends, ça s’arrête… il faut rêenclencher ta motivation
pour repartir, alors que dans une voie longue, tu restes dans une même ambiance
jusqu’en haut. J’aimerais avoir la patience de m’entraîner à travailler une voie
jusqu’à la réussir pour progresser sur un plan purement technique, mais je ne
le fais pas… d’autres choses me passionnent plus. Ouvrir des voies ou aller
en répéter dans un endroit que tu ne connais pas. Et c’est d’abord une histoire
d’amitié. Je ne grimpe pas avec quelqu’un pour qu’il me tienne la corde ou pour
lui tenir la corde. Le plus important dans la corde, c’est la cordée ! Pour
moi, ce n’est pas rien, j’y attache énormément d’importance. J’ai eu une
expérience en expédition au Bhagirathi où le courant n’est pas passé entre moi
et les deux autres et où tout a cafouillé… c’était caricatural. On s’est mis
à perdre une chaussure qui est tombée de 150 mètres, la moitié de
ce qu’on avait dans nos sacs ne nous servait à rien, ça sonnait faux. Sur le
moment, je n’en ai pas pris conscience, parce que c’était la première fois que
ça m’arrivait. Mais quand Arnaud et Rémi sont revenus au camp de base, ils
étaient heureux… j’ai compris qu’ils avaient vécu une vraie histoire de
cordée et que c’est ce qui m’avait manqué.

L’HlMALAYISME NE T’INTÉRESSE PAS ?
Je suis attiré essentiellement par les parois rocheuses,
mais en Himalaya la logistique est lourde, même quand les expéditions sont
légères. Entre les portages et l’acclimatation, c’est une grosse entreprise. Et
ça m’a vraiment causé un malaise de voir les porteurs arriver pieds nus dans la
neige au camp de base pour qu’on puisse aller s’amuser sur leurs montagnes. Si
je repars en expédition, c’est sûr que je retournerai plutôt en Patagonie.

ET LES ALPES ?
Je les ai découvertes en passant l’aspirant-guide et le
guide. Il y a beaucoup de voies que j’aimerais faire… mais trop de monde et
de remontées mécaniques !

QUESTION IRONIQUE : TU NE SERAS DONC JAMAIS UN GRIMPEUR
CELEBRE ?
L’activité m’intéresse plus que le pouvoir. Ceux que
j’admire sont les gens qui s’investissent dans les clubs. Ils aiment la
montagne, ils y vont. Ils ne l’utilisent pas. Ils travaillent toute la semaine
; le mercredi, ils passent leur jour de congé à faire grimper des gamins et en
vacances, ils partent en course avec des jeunes. La meilleure façon de parler
de notre passion, c’est de la faire partager.

 * L’expression est de Bernard Amy …Les plaisirs de la pierre
et du vide (ED, 6c/A2+, 200 m),
voie ouverte par Christian Ravier et Michel Bourdet à Cienfuens (Espagne,
Aragon) en 1995.

Catégories : ESCALADE