Petite mise en bouche avant les soirées Verticualidad…
– Peux-tu te présenter en quelques mots (depuis quand, pourquoi et comment est née cette passion pour la montagne)?
Je pense que mon goût pour l’escalade ne vient certainement pas de mon pays. C’est mes parents qui m’ont donné ce virus. Mais pas celui de la grimpe puisque eux ne font pas d’escalade mais bien de l’aventure et de l’amour de la nature. Quand j’étais enfant, chaque fois qu’on partait en vacance s’était en quelque sorte des mini versions de mes expéditions actuelles. Je pense qu’ils m’ont prédestiné à grimpe. Puis, c’est quand j’avais 15 ans que je suis allé pour la première fois grimper en salle en Belgique. Après, tout le cheminement vers les grandes parois s’est fait naturellement afin de répondre à mon goût pour l’aventure et la nature.
– Quelles sont les ascensions qui t’ont le plus marquées?
Il y en a beaucoup ! Une qui m’a beaucoup marqué c’est quand j’ai ouvert et libéré L’Appat sur le Yosemite falls wall. C’était la première fois que j’ai ouvert un big wall et j’ai beaucoup appris sur la manière d’approcher une ouverture de ce genre.
Sinon en Patagonie, j’ai vécu une expérience très forte en libérant la vois sud africaine sur la face Est des Torres del paine. Au Pakistan, l’ouverture de la voie Ledgeway to Heaven en 44h non stop, a Squamish la première répétition du « Cobra Crack », En terre de Baffin, la voie Belgarian et the Secret passage sur El Capitain au Yosemite…. Elles m’ont toutes marquées !
– Quelles sont celles que tu rêverais d’accomplir?
Libérer et ouvrir d’autres lignes sur El capitan au Yosemite, aux Picos de Europa, en Patagonie, au Verdon, etc…
– Avec quel(s) mot(s) ferais-tu rimer alpinisme?
Emotion, expérience, partage.
– A travers ces rencontres Verticualidad, nous essayons, avec nos moyens, de faire rentrer la montagne dans les quartiers populaires, ça t’inspire quoi ?
C’est excellent ! Populaire ou bourgeois, en montagne, on est tous sur le même pied d’égalité. C’est ça qui fait toute la richesse de cette activité.
– Que vas-tu nous présenter lors des rencontres Verticualidad?
Je viens avec mon partenaire de cordée principal, Sean Villanueva, et nous allons montrer un film sur une expé que nous avons faite en Terre de Baffin. Nous avons parcouru 600km a pied avec tout notre matériel de grimpe pour tenter de grimper en libre le Mont Asgard. On montrera aussi quelques images de notre dernière expé Voile/grimpe au Groenland. Là-bas se sont des Big Walls qui sortent directement de l’Ocean et la cerise sur le gâteau était la traversée de l’atlantique que nous avons fait pour rejoindre l’Ecosse.
– Chez nous, on a l’utopie de croire que la montagne est un outil formidable de construction de l’individu, qu’en penses-tu ?
Je pense que ce n’est pas de l’utopie, en tout cas pour moi ça me permet de prendre du recul par rapport à ma vie, au monde et réévaluer chaque chose leur juste valeur.
– Expression libre: quelque chose à dire, une humeur, un message, un poème, un coup de gueule?
Il faut mériter ses frites !
Nicolas dans « Riders in the storm »