Madame la Ministre, donnez des femelles à nos ours ! Edito du WWF france

Publié par Pierre MACIA le

La protection de l’ours n’est pourtant pas soumise au bon vouloir des États.La commission européenne s’est clairement engagée à stopper le déclin de la biodiversité.
Chaque pays membre de l’Union, y compris la France, doit préserver sa population sur son territoire. C’est la loi.
Voilà pourquoi, la mort de Cannelle, loin d’être accidentelle, n’est pas acceptable.
Voilà pourquoi l’incident est devenu l’affaire de tous et s’est invité dans les tribunaux.
Mis en examen pour destruction d’espèce protégée, le chasseur qui a tiré sur Cannelle a été condamné à verser 11000 euros d’indemnités aux parties civiles et l’association de chasse dont il était membre a dû dédommager le WWF à hauteur de 53 000 euros au titre des préjudices moraux et écologiques subis.
Mais le WWF peine à se réjouir de ce succès au vu du contexte actuel. En effet, aujourd’hui, la population d’ours dans le bastion historique des Pyrénées occidentales est réduite à 2 ours mâles : le fils de Cannelle et Néré, son père, d’origine slovène. Sans femelle, comment perpétuer l’espèce ?
Malgré la promesse de relâcher une ourse en 2011, l’État français est revenu sur sa décision.En visite dans les Hautes-Pyrénées en juillet dernier, Ségolène royal a explicitement pris position contre la réintroduction d’ours au motif que sa préférence allait au pastoralisme.
Toutefois, le WWF et les associations partenaires refusent de jeter l’éponge.
Nous continuerons à oeuvrer pour restaurer la population d’ours dans les Pyrénées-Atlantiques ainsi que sur tout le massif et appelons dès aujourd’hui l’État français à prendre ses responsabilités pour empêcher l’extinction d’une espèce emblématique sur son propre territoire.