La première ascension de la face nord de la Pique Longue par Henri Barrio

Publié par Pierre MACIA le

Il y a un moment déjà que je n’ai pas fouillé dans les blogs des grimpeurs…textes, photos, nouvelles, liens, voyages, vacances, destinations ocres, déserts, fissures rouges, bleues, violettes.

Celui de Rémi…celui de Christian. Le hasard fait parfois (bien) les choses.
Remontons le temps…
Lundi 7 août 1933. L’été est sec, chaud, ensoleillé, Henri Barrio et Robert Bellocq s’enfoncent dans la muraille de la Pique Longue du Vignemale. Ils quittent le glacier des Oulettes, franchissent la rimaye comme on enjambe la passerelle d’un voilier pour filer vers l’ouest. Vent debout. Ils sont jeunes et vont ouvrir l’une des plus grandes voies des Pyrénées : la face nord de la Pique Longue. 800 m de calcaire, d’ophite et de schiste rouge. Un cheminement comme un voyage dans la plus grande paroi des Pyrénées en 7h30 et sans planter un piton. Le texte vient du site de Christian Ravier. Il est signé d’Henri Barrio. C’est un délice de légèreté et d’audace.

Lundi 7 août 1933
« Allongés sur l’un des énormes rochers des Oulettes de gaube, nous goûtons, mon ami Robert Bellocq et moi, la douceur du repos après l’interminable montée du sentier conduisant au refuge de Baysselance. Un soleil encore brûlant, malgré l’heure avancée, chauffe nos épaules meurtries par le poids des sacs.Nous pouvons contempler tout à loisir le versant nord du Vignemale qui, magnifique, se dresse d’un seul jet au dessus des neiges crevassées du glacier des Oulettes. Le sombre couloir de Gaube et les séracs du Petit Vignemale attirent un instant nos regards. Mais, aujourd’hui, c’est la grande muraille de la Pique Longue elle-même qui est l’objet de notre attention passionnée. D’où nous sommes, il nous est impossible de déceler un défaut dans la paroi, où de grandes taches d’ombre semblent accuser des surplombs et qui parait inaccessible. Mais nous savons combien l’apparence des montagnes renseigne peu sur leur difficulté réelle, et varie selon les dispositions momentanées de celui qui observe. Mieux vaut ne pas s’attarder à un examen peu utile et prendre un bon repos en vue de nos efforts de demain. Une cavité sous un gros bloc, fermé par un léger mur de pierre, et dont le sol est recouvert d’herbe sèche : telle est la « Villa Meillon » qui nous abritera cette nuit. Après un léger repas…

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(Source Topo : http://www.roc-et-glace.fr)