Photos d’escalade et sentiment montagnard

Publié par Pierre MACIA le

Compilant les photos de son père Robert Ollivier, immense grimpeur  de l’entre-deux guerres, et les siennes, Jean Ollivier  propose une étourdissante symphonie d’images d’archives, de documents exceptionnels, de témoignages extraits des mémoires de celui qui fut le meilleur guide de sa génération.
Robert Ollivier fut surtout reconnu à partir de 1950 comme un auteur de topo, vulgarisateur des chemins de randonnées, des sentiers perdus, des voies d’ascension connues, parcourues et oubliées.
Tous les grimpeurs ont lu et parfois découvert le monde de l’escalade dans ces topos inondés de graphiques austères, soulignés de détails obscurs, remplis d’une symbolique abstraite parfaitement inconnue des non-initiés.
La somme des photos proposées par Jean Ollivier est exceptionnelle. La collection unique. On feuillette délicatement  l’album, les yeux ébahis parfois avec le sentiment rare de pénétrer dans l’intimité d’une  famille. En 3 clics, le charme opère et la machine à remonter le temps immanquablement s’enclenche. Ainsi dans ce foisonnement d’archives, on peut dénicher quelques splendides textes extraits des annales de la revue Altitude. Ils ont marqué au fer rouge l’histoire du pyrénéisme et façonné (parfois trop) durablement toute une génération de grimpeurs. Pour s’en convaincre, il faut relire l’hallucinant  « Escalade artificielle et sentiment montagnard » et les portraits de l’inénarrable François Cazalet.
  L’ambiance noir et blanche rajoute une brume poétique intemporelle que la couleur n’égalera jamais. Des années 30 aux années 90, les galeries traversent sans répit un demi siècle d’escalade, de ski, de montagne pyrénéenne, racontent le matériel d’alors et décrivent les paysages qu’on ne reverra jamais.
Enfin, les années 80 dresseront les portraits de vieux copains qui sont partis grimper vers un autre indescriptible ailleurs (Butel, Laperne, Bunny, Popo). D’autres vielles images remettront en lumière des falaises criblées de quelques lignes incompréhensibles à l’époque et devenues mythiques depuis : Homo sapiens, Les fous du volant, Smocking et Destellos.  Elles rappelleront aussi les premiers temps  de « l’escalade libre » balbutiante  quand elle était encore une manière de vivre…presque un art pratiqué par des mecs mal réveillés en salopettes roses et blanches de peintre.
Résumons : Jean Ollivier, un artiste simplement.

Années 30 : Pbase/thirties

Années 40 : Pbase/Forties

Années 50 : Pbase/fifties

Années 60 : Pbase/sixties

Années 70 : Pbase/seventies

Années 80 : Pbase/eighties